Entrée de la taverne

Belladone gardait son regard baissé, les yeux cachés par ses cheveux.

- Veuillez me pardonner. Bien que je ne le maîtrise pas, je connais très bien quel est le mal qui me ronge. La malédiction de la vengeance brûle mon être depuis que les miens ont été massacrés par les êtres que je recherche.

Elle se tut un instant et releva doucement le visage. Cependant elle garda le regard fixé bien devant elle et sans regarder Orgulas continua d'un ton calme qui contrastait étrangement avec l'état dans lequel elle se trouvait il y a quelques minutes à peine.

- Le paquet en leur possession, si tout du moins il l'est toujours, est un objet qui m'est cher et que je désir ardemment retrouver. Ce qu'il contient est un secret gardé par ma famille de génération en génération depuis qu'il fût donné à mon ancêtre par le chef du clan des Guerriers.

Elle tourna enfin le visage en direction du tavernier. Ses yeux ne rougeoyaient plus mais leur couleur était restée la même bien qu'elle se soit comme adoucie.

- Je ne pense pas qu'il existe autre remède à mon mal que celui d'arracher la vie du corps de ceux qui ont détruit la mienne et de récupérer l'héritage qui m'a été volé. Aucune plante ne possède les vertus nécessaires à la fabrication d'une potion qui pourrait me guérir. En fait je pense que c'est ce qui me maintient en vie et m'évite de sombrer dans le néant de la tristesse.

Son compagnon émit un petit son pour attirer l'attention sur lui.

- Je te dois aussi des excuses mon ami. Si tu n'étais pas là je ne pourrais rester maître de moi-même bien longtemps. Tu es le seul à pouvoir me protéger de ce côté sombre qui s'empare de moi.

D'un geste tendre elle caressa la tête du loup, laissant ses doigts s'enfoncer profondément dans la dense fourrure du loup qu'elle passa sur les longues oreilles de l'animal qui en ferma les yeux de plaisir.

S'adressant à nouveau à Orgulas elle lui demanda.

- Je vous en prie, dites moi si ce coffret évoque quelque chose à votre mémoire.  

Un sentiment de soulagement se répendit alors dans le cœur de l'halfeline au son des mots d'Orgulas. Ces êtres horribles qui était responsable de la destruction de son village et de la mort de ses parents n'étaient plus en possession du coffret. Mais qui était cet Orionnos dont lui parlait le tavernier. En sa mémoire, elle revoyait les traits d'un gnome qui avait attiré son attention, mais aucun échange autre qu'un regard n'avait été échangé entre eux malgré l'étrange sensation ressentie par l'Halfeline à l'égard du magicien, sensation que Fenrir avait confirmé en lui parlant d'un prétendu lien. Etait-ce parce qu'il portait le coffret sur lui à ce moment ?

- Fenrir mon ami. Peux-tu te rendre en cette académie pour voir ce qu'il en est ?

Dit-elle au loup en prenant un air qui, elle le savait, l'attendrirait assez pour qu'il ne refuse point sa demande. Puis, se retournant à nouveau vers Orgulas elle continua tout en rangeant le précieux parchemin dans une petite poche intérieur de sa cape.

-Ne voyez point là un manque de confiance de ma part, mais il me faut être sûre que la personne dont vous m'avez parlé soit bien en possession du coffret et qu'il soit libre de me recevoir prestement. Comprenez-moi, cet objet est cher à mon cœur et depuis qu'il me fut dérobé je n'ai de cesse de le retrouver depuis que j'ai perdu la trace des voleurs en mer.

Belladone marqua une courte pause et avala la dernière gorgée de son breuvage en regardant son compagnon quitter la taverne.

-A présent, dites m'en plus sur cet Orionnos qui je dois l'avouer m'intrigue au plus haut point. Est-une personne fiable ? Comment a t'il eu mon coffret ? Dites moi tout ce que vous savez à son sujet.

L'Halfeline avait encore bien des questions à poser à Orgulas sur cette île mystérieuse. De plus, il avait piqué sa curiosité au vif lorsqu'il avait parlé de l'académie. Elle n'était rentré dans un tel lieu qu'une seule fois il y a fort longtemps, mais le souvenir qu'elle garda de l'endroit revenait parfois en sa mémoire comme un rêve. Jamais elle n'avait vu autant d'ouvrages sur les connaissances du monde, de la magie et de la nature réunis en un même édifice. Les plus grands sages s'y cotoyaient jours après jours et partageaient ainsi leur savoir qu'ils transmettaient et retranscrivaient afin que leurs instructions se perpétuent à travers les âges.

La journée tirait à sa fin et Orgulas, pris par ses pensées, finissait de ranger les derniers verres. Ce n'est qu'au bout de quelques instants, qu'il sentit sur lui un regard inquisiteur. Ne voulant de suite lever la tête pour y connaître l'origine, il préféra continuer ses petites affaires le temps de mieux appréhender le voyeur sans qu'il ne s'en aperçoive. Respirant profondément, il humait l'air captant ainsi toutes les odeurs autour de lui. En quelques respirations, il découvrit ainsi l'observateur.

Et bien Lilibeth, avez-vous fini votre travail pour vous permettre une telle position ?


Le tavernier connaissait déjà la réponse mais il ne pouvait pas s'empêcher de semer le trouble chez la serveuse. Ne voulant jouer les tout puissant, il enchaîna avant que la belle ne réponde.

Restez ainsi, je vous taquine, vous avez ce jour gagné largement votre salaire. Je sais maintenant que je pourrai compter sur vous si je dois m'absenter. Tenez, si vous avez une petite faim,je vous invite à ma table. Nous pourrons discuter d'autres choses que serviette et torchon. De plus il me reste une bouteille d'un vin des plus savoureux qui existe sur cette île, si le coeur vous en dit.

Il prit derechef une bouteille sous le comptoir et se dirigea vers une table au fond de la salle.

Asseyez-vous,je vais chercher en cuisine quelques restes à grignoter.

Ne voulant jouer les tout puissant... (pas mal celle-ci!) :lol!:

..


Etait-ce simplement la faim ou le délicieux bouquet de senteurs s’échappant du plat fumant qui se trouvait devant elle qui éveilla subitement tous ses sens malgré la fatigue? Quelle que fut la raison, elle dut faire un énorme effort pour se contenir.

Après avoir remercié Orgulas, elle s’empara timidement de sa fourchette ne sachant pas vraiment de quel coté commencer, quelque peu embarrassée de sa propre gaucherie. Elle attendit quelques secondes pour observer le tavernier qui fit disparaitre la sienne dans le tas et se mit à la tournoyer avec savoir faire avant de porter aux lèvres les brins de pâte cuite qui venaient de s’enrouler autours des dents. Elle en fit de même et du s’y prendre à deux ou trois reprises pour bien doser la quantité. Un long brin indiscipliné se libéra de l’amas et sous le regard amusé de son compagnon de table, elle le happa d’instinct pour le faire disparaitre au plus vite, tel aurait fait une enfant insouciante du Bon-Ton. Consciente de son geste, elle tenta de réprimer avec grand mal le fou rire qu’elle sentait monté rapidement et qu’elle laissa se manifester une fois la bouchée fondante avalée.

Une fois plus calme, elle prit enfin le temps d’analyser les sensations gustatives qu’elle venait d’éprouver pour les transmettre au gnome qui la fixait à présent de ses prunelles trépidantes d’attente.

- La sapidité et le goût neutre de ces brins de pate proposent au palais un délicieux contraste avec celui si relevé de la sauce. C’est à mon avis personnel, un plat qui se laisse agréablement déguster. Et comme vous avez pu le constater, il offre de par sa présentation totalement différente à tout ce dont j'ai été habituée jusqu’à ce jour, un divertissement singulier.

- Est-ce là un nouveau plat que vous avez l‘intention d’ajouter à votre menu Sir Orgulas? Car dans ce cas, je n’ai aucun doute quant au succès qu’il remportera auprès de votre clientèle, lui fit-elle avec un sourire qui accompagnait son regard franc, avant de plonger nouvellement sa fourchette dans son assiette.

Et moi qui étais convaincue que ce plat provenait de la chine lointaine :lol!:

Le lendemain un orc arriva manifestement perdu.Il s'approcha du comptoir et parla d'une voix puissante:
Salut ! Hmm Dites on est ou ? enfin c'est quoi le nom de la ou on est ?

Il se gratta la tête tout en regardant autour de lui à la recherche de souvenir. Il refit face au petit être :

Oublie ce que j'ai demandé ... Tu ne sais pas ou je pourrais trouver du travail ? car apparemment on m'a volé mon or et que je commence à avoir faim et grand soif.
Il afficha un grand sourire de dent pointu qui se voulait peut etre amical .

..


Si l’imposante stature de Beren stupéfia Lilibeth quand elle le vit entrer pour la première fois dans la taverne le jour même où son emploi lui fut offert, elle constata que l’Orc qui venait de pénétrer en salle n’avait rien à lui envier!

La jeune femme se fit toute petite ou du moins c’est ce qu’elle tentait mentalement et physiquement de faire et elle se sentit immédiatement soulagée quand elle le vit se diriger directement vers le comptoir derrière lequel Orgulas terminait de préparer un cocktail maison pour une tablée de quatre.

L’agressivité des orcs était bien connue, voir mème légendaire! Ainsi, alors que la voix de l’aventurier s’élevait par-dessus le brouhaha des quelques clients déjà présents, Lilibeth ne put s’empêcher de se demander comment allait réagir Beren en entrant ce jour-là et en se retrouvant nez à nez avec un représentant de sa race. Les orcs étaient-ils territoriaux? Les mâles de cette espèce se confrontaient ils pour affirmer leur prédominance?

Ses mains se firent moites rien qu’aux tournants que prirent ses pensées et les quelques scénarios qui se déroulèrent sur la toile de sa fervente imagination ne la réconfortèrent guère. Avec un peu de chance se dit-elle, Beren qui étrangement n’était pas encore présent, aurait prolongé son retard ou mieux encore, trop occupé ailleurs, ne se serait pas fait voir du tout de la journée et elle n’aurait pas ainsi à découvrir les réponses aux questions qui ne cessèrent de se bousculer les unes après les autres depuis l’arrivée de cette nouvelle figure.

Dieu merci, c’est à Orgulas qu’il s’était adressé, lui donnant l’opportunité de l’étudier tout en gardant initialement ses distances.

..


Impossible désormais pour Lilibeth de perdre du temps en s’inventant de nouvelles besognes aussi inutiles que futiles, dans l’espoir de repousser l’inévitable. Un plateau lourd de boissons l’attendait sur le comptoir et le tavernier l’avait placé juste devant le nouvel arrivé dont la carrure peu commune lui empêchait toute possibilité de l’attrapper librement au passage. Elle se renfrogna le temps de quelques secondes en observant la mine ravie d’Orgulas, qui paraissait satisfait de l’avoir piégée de cette sorte.

"Bougre d’un gnome!" sifflota t’elle à voix basse entre ses dents tout en redressant les épaules et en s’essuyant les palmes moites sur son tablier avant de prendre le pas.

Arrivée à la hauteur de l’Orc par la gauche, elle se grata la gorge avant de prendre parole:

"Hum, hum… Heu… excusez moi." fit elle d’un ton peu convaincu.

Mais il ne bougea pas d’un poil, l’obligeant pratiquement à se plaquer à lui pour s’en emparer de sa main droite. Elle fit glisser le plateau vers elle tout en gardant son regard concentré sur l’objet convoité, espérant que cela passerait pour de la timidité plutôt que pour de la peur. Récupéré le tout, elle s’écarta immédiatement de lui comme si le contact lui avait procuré une intense brulure. Elle ne put néanmoins s’empêcher de s’étonner de la chaleureuse douceur de sa peau malgré l’image vigoureuse et massive qui émanait de sa personne.

Kaine sembla réfléchir un court instant comme pour etre sur de son prénom :

Ben moi c'est Kutteln Kaine ...

Il plongea dans une réflection intense ... pour un orc !
Alors il me connait pas ... je serais donc dans un autre endroit ... tout cela m arrange pas !

Il sentit une femme ... humaine apparament qui s'été glisser a coté de lui afin de prendre un plateau de boisson. Il l' a regarda brièvement puis reposa son regard sur le gnome espérant que ce dernier lui donne enfin des réponses a ses questions ... plutôt que d'en poser.

Kaine commençait a sentir la colère le gagné , le gnome prenait un malin plaisir a ne pas répondre préférant raconter des choses qui pour l'orc été sans intérêt ...
L' orc se retourna rapidement puis alors qu'il allait sortir de la taverne remarqua un autre individu de son espèce qui le regarder... Peut être qu'il pourrait avoir une conversation plus intéressante avec cet orc ...

Il le salua d 'un signe de la main et ajouta :
salut ! Tu dois surement être l'autre orc dont me parler le gobelin ... Je peux me joindre à toi ?

Gobelin ??? ne serait-ce pas le gnome. Enfin ce n'est qu'un orc qui parle et nous connaissons tous leur manque de culture :lol!:

Oui je sais disont k il est pas content =)

Kaine prit place à la table de Beren assez content que ce dernier l'es accepté.

Je m'appelle Kaine Kutteln... et comme tu l'as fait remarqué je suis nouveau dans le coin.
Serais tu ou je peux trouver du travail ? car je n'es pas une pièce sur moi... je pourrais toujours tenter de chasser dans les bois pour manger ...et je peux toujours me faire un abris avec du bois et ma hache.

Kaine attendait des réponses droites et sans détour de cette orc qui semblait plus expérimenté que lui ... Probablement son ainé pourrait lui fournir des conseille précieux pensa t'il.

..


L'orc ne lui accorda qu'un bref regard et Lilibeth qui avait décampé plus rapidement qu'il n'aurait fallut pour que son malaise ne passe totalement inaperçu, fut heureuse de pouvoir se concentrer à nouveau sur les tablées occupées.

Elle s'appretait à remercier la main généreuse d'un client qui venait de lui offrir la manche lorsque la porte d'entrée s'ouvrit à nouveau sur le gardien des lieux.

Elle ne le gratifia que d'un demi sourire au regard inquiet pour répondre au sien alors qu'elle serrait déja le plateau devant le buste comme elle l'aurait fait avec un bouclier.

Ce ne fut que lorsqu'elle le vit inviter son confrère à sa table qu'elle relacha son souffle et se relaxa assez pour se diriger vers eux pour prendre la commande que Beren lui aurait surement offert.

"Bonne journée à tous deux. Que puis-je te servir Beren à toi et à... ton ami?"